Histoire économique
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1-Bases et structures de l'économie mondiale
2-Le marché mondial et ses potentialités
3-Le commerce international
4-Le SMI
5-L'organisation du libre échange et la lutte contre le protectionnisme: le GATT et l'OMC

 

Bases et structures de l'économie mondiale

1. introduction: définition

C'est la superposition et interaction de 2 ensembles:

- l'ensemble des systèmes économiques nationaux

- l'ensemble des relations que ces systèmes nationaux entretiennent entre eux

2. mise en place du système économique mondial

a/ le mercantilisme (à partir du 15ème jusqu'au 18ème siècle)

1/ absence d'un marché mondial jusqu'au 15ème siècle

Les économies sont fondées sur l'agriculture.

Celle-ci est structurée par un système d'autoconsommation.

Donc, il y a peu d'échanges, pas de structure à l'échelle mondiale.

Cependant, il existe des flux marginaux entre espaces économiques autocentrés (ex: épices, tissus,...)

De même, il existe des espaces avancés (développement technico-commercial plus important) qui entretiennent des échanges par terre et mer:

- Europe occidentale

- Monde Indien et Arabe

- Chine

2/ rupture dans la hiérarchie des espaces mondiaux par domination de l'Europe (15-16ème siècle)

Explication sociale de Brandel:

La structure rigide de la société a obligé la société d'affaire à se surpasser pour s'imposer à la noblesse.

3/ les conditions dans lesquelles s'est ouvert le 1er marché

1563: Prise de Constantinople par les Turcs. Contrôle des routes commerciales entre l'Europe et l'Asie (par terre et mer).

L'Europe devient donc dépendante des musulmans. Entraîne une hausse des prix, des difficultés d'approvisionnement, l'humiliation de l'Europe,...

Or, le marché est de plus en plus important.

Solution: investir dans la recherche de nouvelles routes d'approvisionnement.

Les aides à cette réalisation:

- progrès technologique (navigation, boussole,...)

- volonté politique nécessaire

Conséquence: découverte de l'Amérique et de l'Inde.

L'Europe impose ainsi sa domination.

4/ les caractéristiques du 1er système économique mondial

- un système unipolaire (basé sur l'Europe occidentale.)

- un système fondé sur les flux transocéaniques et les transports maritimes

- des échanges fondés sur un système inégal

Les européens profitent et imposent leur domination pour accroître leur richesse.

Creusement du fossé entre les économies: l'Inde devient une colonie.

5/ les héritages du mercantilisme

- triomphe de la classe bourgeoise au niveaux économique et politique.

- économie: développement de nombreux secteurs d'activité nouveaux.

- émergence de nouvelles formes d'organisation économique.

ex: grandes compagnies de négoce international, 1ères sociétés par action, invention de contrats pour prévenir les risques,...

- bouleversement de la culture et géographie du monde.

ex: émigration vers l'Amérique, déportation des Noirs, découverte de nouvelles plantes,...

b/ le système libéral (du 19ème siècle jusqu'à la WW2)

1/ mise en place (fin 18ème jusqu'à la 2nde guerre mondiale)

La révolution industrielle représente une rupture dans l'ensemble du système mondial par un changement des bases de production.

C'est la fin de l'agriculture pour une transformation industrielle.

Elle s'accompagne de la mise en place au niveau national des bases du capital moderne, industriel.

2/ les structures économiques à cette époque

- démantèlement des freins au capitalisme industriel

* les structures conservatrices

* unification des douanes intérieures

* abolition des syndicats

- mise en place des structures d'encadrement nécessaires

* encadrement financier

Epanouissement des banques car de plus en plus d'investissements des entreprises nécessitent des emprunts.

Il y a 2 sortes de banques:

- pour les prêts aux industriels: les banques d'affaires

- pour l'épargne des autres: les banques de dépôt

* encadrement monétaire

Il faut fixer un système stable à l'échelle nationale et internationale; c'est le 1er SMI.

Ainsi, sous Napoléon est créée la Banque De France qui met en circulation la monnaie; puis apparaissent de nouvelles formes de monnaie: les billets et les chèques.

* encadrement au niveau de l'état

Système ambigu puisque les entreprises sont libres, le marché concurrentiel mais l'état intervient quand même.

Ses missions:

- maintenir la libre concurrence par un système juridique de condamnation,...

- créer les infrastructures de transport nécessaires à l'économie

- promouvoir les cadres spécialisés (ex: l'ENA)

- favoriser la conquête des marchés par les entreprises nationales (ex: colonisation)

3/ caractéristiques

- forte domination de l'Europe, accrue par la révolution industrielle

- accroissement du nombre et de la complexité des flux

Les évolutions par rapport au mercantilisme:

- disparition de certaines économies dominantes (Espagne, Portugal)

- apparition d'autres: l'Allemagne

- apparition de pôles qui vont s'affirmer: USA, Asie

4/ les types de biens échangés

Les biens manufacturés exportés d'Europe dominent par l'importance de leur valeur ajoutée.

Disparition des objets artisanaux.

5/ conséquence: le 1er système économique planétaire

La 1ère division internationale de la production et du travail sépare 2 groupes de pays:

- les pays industriels manufacturiers dont les biens ont une forte valeur ajoutée, donc qui font des profits importants

- la périphérie d'exploitation fourni la main d'oeuvre et les matières 1ères à l'Europe

6/ le système de flux financier

Il est lié au développement des investissements européens dans le monde.

La grande puissance de l'Europe est la Grande Bretagne (contrôle 50% de l'ensemble des capitaux dans le monde).

La 2ème puissance: la France.

7/ l'affaiblissement du système libéral dans l'entre 2 guerres

- la montée du protectionnisme

Définition du protectionnisme:

C'est l'ensemble des mesures douanières qui permettent de protéger l'industrie d'un pays en imposant des taxes sur les produits étrangers.

Ce sont les pays industrialisés qui utilisent le plus le protectionnisme: Allemagne, Japon.

Conséquence: contraction des flux et des valeurs du commerce international dans la 11ère moitié du 20ème siècle.

Pour y échapper, les pays renforcent les liens avec leurs colonies; mais les colonies produisent des matières 1ères.

Cela devient un système d'échange monopolistique:

- création de zones de commerce réduit, sans incitation à la concurrence

- commerce stagnant car les colonies achètent peu dans leur métropole

- la crise de 1929: la fin du libéralisme

Révèle les insuffisance du système libéral:

- pas de croissance régulière (succession de crise et de croissance)

- la crise augmente la croissance en supprimant les "canards boiteux" mais, ici, pas de relance et la crise est très brutale

- pour sortir de la crise l'état intervînt (New Deal de Roosevelt) ce qui prouve l'agonie du libre échange

c/ le système actuel

1/ les bases du nouveau système

Il faut organiser l'ensemble des rapports économiques mais avec des pays qui se refusent à y entrer.

2/ les aspects neufs du nouveau système

- à l'échelle des entreprises (= micro-économie)

* Définition: L'OST (Organisation Scientifique de Travail)

Inventé par Taylor. Consiste à trouver des moyens pour obtenir une augmentation de la productivité (ex: primes de rendement, parcellisation du travail,...).Division tant horizontale du travail que verticale (entre exécutants et cadres).

* Organisation d'une production de masse (Ford): produire en série. Conséquence: économie d'échelle (prix bas de chaque unité), standardisation (simplification des pièces). Inconvénient: il faut de très grosses firmes, puissantes.

* Distribution de salaires plus élevés (Ford). Intérêt à long terme: des gens plus riches consomment plus.

- à l'échelle des états

* Généralisation de l'intervention des états, on est dans un système mixte (=/= capital libéral)

* Les moyens d'intervention de l'état:

- en tant que pilote de l'économie: incitations fiscales, politique monétaire.

- moyens pour relancer la consommation.

* Rôle de l'état: répartir au mieux les ressources (état providence) par une politique de prélèvement fiscal puis une redistribution via les prestations sociales.

- à l'échelle internationale

Mondialisation de la vision économique américaine: libre échange et capitalisme et économies ouvertes (les échanges favorisent le progrès général).

3/ les institutions mises en place

- un SMI stable (1945-1970)

Fondé sur parités fixes garanties par un échange d'or entre les banques et une monnaie internationale (le $)

- un traité: le GATT

But: éliminer les tarifs douaniers qui empêchent le libre échange.

- le plan Marshall de 1947

Les USA investissent pour eux: leur surproduction va trouver un marché.

4/ les échanges internationaux

- structure et organisation: les changements depuis 1945

Système devenu multipolaire (l'Europe n'est plus dominante), il y a 3 pôles (Europe, USA, Japon) qui forment une triade dominant le monde et organisant la périphérie en fonction de ses besoins.

- dynamique d'évolution

* complexification spatiale de la production

Depuis 20 ans de nouveaux centres de production hors de la triade s'affirment: les NPI (ex: les 4 dragons d'Asie, Mexique, Brésil).

Leurs progrès sont fondés sur les bénéfices du marché mondial réinvestis dans leur industrie.

* complexification des flux

Une grande partie du CI est contrôlée par des FMN (profitent de la division internationale du travail: coûts de main d'oeuvre bon marché,...).

Elles sont autonomes, fonctionnent selon leurs intérêt et modifient la répartition de la production dans le monde.

Elles commercialisent des pièces détachées (=/= produits finis) en faisant des stratégies entre filiales.

5/ la crise du système économique mondial depuis les années 1970

- contexte

La crise de l'énergie confirma les difficultés des pays développés.

Une période de crise suivi en alternant croissance et récession ("stop and go")

- une mutation des techniques fondamentales (3ème phase de la révolution industrielle)

Invasion de l'informatique: révolution des communications mondiales.

Bouleversement dans le système de production: gains de productivité rapides mais suppression de beaucoup d'emplois dans l'automobile, ou création d'emplois pour fabriquer des machines (mais création hors des endroits de suppression et classes sociales différentes touchées).

- les problèmes financiers dans le monde

* Rentabilité des investissements et du capital industriel < investissements purement financiers.

La spéculation mobilise beaucoup de capitaux (économie casino).

Conséquence: hausse des taux d'intérêt, instabilité financière.

* Instabilité monétaire renforce encore celle de la finance.

Les parités flottantes remplacent les fixes, d'où risque de change important.

- des causes structurelles

* Epuisement du fordisme car le marché solvable est saturé ou épuisé.

* Problèmes de distribution des revenus car beaucoup de personnes n'ont pas intégré la société de consommation.

* Epuisement de l'état providence car les prélèvements obligatoires sont devenus dissuasifs.

- les solutions de quelques gouvernements

* Lutte contre l'importance de l'état: privatisation, déréglementation, lutte contre les syndicats (but: augmenter la compétitivité des entreprises en éliminant les entreprises faibles).

* Confiance dans le marché (écarte les non compétitifs et garde les meilleurs).

* Favoriser les entreprises en baissant leurs charges (même si ça augmente les inégalités sociales).

6/ l'avenir du système actuel

- solution optimiste: stabilité et adaptation du système mondial

* Le système économique est basé sur des éléments solides (le capitalisme est admis par tous).

* Développement d'une indépendance des économies marqué par la triade qui empêche les guerres commerciales.

- solution pessimiste: instabilité

* La loi des marchés génère des tensions en mettant en concurrence des communautés.

* Il n'existe pas de système régulateur ni de gouvernement au niveau mondial pour mettre en cause les abus mais des FMN qui savent tirer parti de tout.

* Pas de préoccupation de l'environnement (gaspillage, pollution).

Le marché mondial et ses potentialités

a. introduction

- Marché potentiel: c'est l'ensemble des besoins de la population à l'échelle planétaire.

- Marché réel: c'est l'ensemble des populations qui ont les moyens d'acheter, de consommer. C'est un marché solvable, il est fonction du niveau de vie dans chaque pays et du revenu consacré à la consommation.

- Les écarts de niveau de vie sont l'élément majeur de différenciation.

b. les principaux instruments de mesure du niveau de vie

1. le PIB

a/ définition

c'est l'ensemble des valeurs ajoutées produites par tous les acteurs économiques sur le territoire d'un état et pendant une période donnée.

REMARQUE: Le calcul de la valeur ajoutée pour les secteurs non marchands: on ajoute l'ensemble des salaires versés aux fonctionnaires.

b/ dans les pays développés: pas de faux chiffres

- Les produits d'autoconsommation = valeur marginale.

- Production illégale peu importante (ex: travail au noir, trafics) sauf dans certains pays (ex: Italie: 15% de la production).

c/ dans les PVD: calculs faussés

- Autoconsommation quasi générale.

- Développement de circuits parallèles:

* activités illégales

* activités en marge de la légalité (ex: entreprises au noir).

2. le PNB

Le PNB prend en compte le fait que les flux de transfert internationaux se développent très vite:

- transferts liés aux travailleurs émigrés et qui envoient leur salaire à l'étranger.

- transferts des revenus de capitaux d'investissements de FMN sur le marché étranger.

Les limites du PNB:

- ne donne pas d'idée réelle du niveau de vie car les profits ne sont pas tous redistribués (parfois réinvestis dans l'entreprise).

PNNet = PNB - amortissements (réinvestissements)

- problème monétaire: les parités variables rendent difficiles les conversion en $, donc fausse appréciation du niveau de vie réel.

- le PNB est un indice quantitatif qui ne correspond pas toujours à l'évaluation du niveau de vie, en effet il prend en compte toutes les dépenses, or certaines ne correspondent pas à un hausse du niveau de vie (ex: un embouteillage augmente la consommation d'essence).

c. analyse de la differenciation des revenus selon les états

a/ les pays riches (revenus élevés)

- la triade: Europe du Nord, Asie occidentale, USA.

- des émirats pétroliers: Koweït, Katar, Emirats Arabes Unis.

- des NPI: Singapour, Taiwan.

Pays le plus riche: Suisse 36.000$ par habitant par an

France 22.000$

Allemagne 23.000$

Grande Bretagne 18.000$

USA 25.000$

Japon 31.000$

Singapour 19.000$

Koweït 23.000$

b/ les pays à revenus intermédiaires

Groupe hétérogène dont les écarts vont de 1 à 12.

- les PECO (Pays d'Europe Centrale et Orientale)

ex: Russie 2.300$

Portugal 7.900$

- l'Amérique latine

ex: Brésil 3.000$

Mexique 3.700$

- l'Asie de l'Est

ex: Iran 2.200$

Thaïlande 2.000$

c/ les pays pauvres (revenus faibles)

- Afrique

ex: Ethiopie 100$

- Asie du Sud

ex: Inde 300$

Chine 500$

REMARQUE: C'est le poids de la population qui fait que ce sont des pays pauvres

d/ conclusion

Les pays riches dominent l'ensemble de la production mondiale.

Il y a 6 puissances: USA, Japon, Allemagne, France, Italie, Grande Bretagne.

Représentent 65% des richesses mondiales (les 3 premiers 50%)

La différence des revenus entre les pauvres et les riches va de 1 à 140.

15% de la population contrôle 80% des revenus.

Mais:

- dynamique d'évolution forte dans les pays pauvres (le 1/3 monde est obsolète).

- certains pays du Nord ne sont pas riches: Grèce, Europe orientale.

d. les tentatives d'élaboration de nouveaux indices

1. le PIB PPA (Parité de Pouvoir d'Achat)

a/ objectif

Rectifier les erreurs d'appréciation du niveau de vie liés au calcul du PIB-PNB au niveau monétaire.

- problème des variations de change entre les monnaies et par rapport à l'étalon.

- fixation de parités de change artificielles pour les états dont la monnaie n'est pas convertible car faite par le gouvernement, pas le marché et qui ne sont pas réalistes (sur ou sous évaluées)

b/ principe

Comparer les pouvoirs d'achat réels, qui sont mis en parallèle pour une même base monétaire.

Ainsi, on applique un correctif à la valeur du PNB/ habitant.

c/ résultats

1/ si surévaluation des taux de change (monnaie forte)

Le PIBPPA baisse.

ex: Japon en 1994

PIB 28.000$

PIBPPA 20.000$

2/ si sous-évaluation de la monnaie

Le PIBPPA augmente.

ex: Chine en 1994

PIB 470$

PIBPPA 1.910$

2. l'IDH (Indice de Développement Humain)

a/ objectif

Mesurer l'ensemble des conditions de vie réelles dans un pays.

b/ principe

Intégration, en plus des critères économiques habituels, de critères différents:

- critères socio-démographiques: longévité de la population, équipement médicaux, statistiques sur la ration alimentaire,...

- critères socio-politiques: % des dépenses d'armement, degré de démocratie, % des dépenses pour la protection de l'environnement,...

c/ résultats

ex: Arabie Saoudite

PIB = pays riche

IDH = différent

e. les disparités des revenus internes aux états

1. les pays développés

Les écarts de revenu sont limités car le système de transfert et de redistribution des revenus est plus ou moins développé.

2 tendances:

- social-démocrate:

Pays où l'intervention de l'état est lourde et l'éventail des revenus peu développé.

ex: Suède écarts de 1 à 2,7

Allemagne 1 à 3

France 1 à 3,5

- libérale:

Peu d'intervention de la part de l'état et éventail des revenus très développé.

ex: USA écarts de 1 à 5,9

2. les PVD

Inégalités beaucoup plus importantes, éventail des revenus très ouvert.

ex: Brésil

PNB 3.000$ / habitant / an

10% des ménages = 50% des revenus

50% de la population = 10% des revenus

f. conclusion

1. marché potentiel =/= marché réel

Le marché réel (= marché solvable) est limité aux pays de la triade.

2. les marchés d'avenir sont dans les PVD

- Forte croissance dans certaines régions du 1/3 monde.

ex: Asie de l'Est et du Sud Est ont 10 à 15% de croissance

- Cette croissance est > à celle des pays développés, donc de + en + d'importations des pays développés vers les PVD.

ex: biens d'équipement

Le commerce international

a. introduction

Le CI est considéré comme un facteur clef dans la croissance économique de nombreux pays.

17ème siècle: mise en place d'un système mondial de CI.

19ème siècle: renforcement des flux et dédoublement (biens et capitaux).

Définition du CI:

- juridiquement: Basé sur la notion d'échange commercial: transmission d'un bien moyennant contrepartie financière avec franchissement d'au moins une frontière.

- pratiquement: existent d'autres formes d'échange: vente de brevet à l'étranger, dépenses des touristes,...De + en + le CI est constitué d'invisibles: échange de services donnant lieu à des transferts considérables de capitaux

b. les acteurs et instruments de mesure du CI

1. les acteurs du CI

a/ les acteurs directs

Ce sont les entreprises impliquées dans le CI, dont les FMN.

Depuis 20 ans hausse du nombre d'entreprises dans le CI, pourquoi ?

- marché très concurrentiel

Donc constitue un instrument particulier pour tester la compétitivité des entreprises.

- marché de vérité

Permet de mesurer l'impact des produits et oblige l'entreprise à un ajustement constant (souvent des salaires).

b/ les acteurs indirects

1/ échelle nationale: le rôle des états

* Aident les entreprises nationales sur le marché mondial par la formation de cadres (ENA), des facilités fiscales (zones franches) car un système de protection est interdit par le marché.

Peuvent aussi jouer sur les taux de change (dévaluer favorise l'export).

* Les défendent dans les discussions internationales sur l'organisation du marché.

2/ échelle internationale: les grandes organisations dominant le CI

ex: l'OMC garantis la liberté d'échange en luttant contre les mesures douanières.

2. les instruments de mesure du CI

a/ 2 sortes de flux

1/ les flux aux importations

Biens produits en dehors et transférés à l'intérieur d'un territoire national: complément de revenu national.

2/ les flux aux exportations

Biens produits dans un territoire national mais transférés en dehors: prélèvement de ressources.

b/ causes du manque d'adaptation du CI à la réalité

1/ des flux complexes

Multiplication des flux, biens importés puis enrichis en valeur et réexportés,...

2/ des flux de biens transnationaux de + en + nombreux

Biens formés de beaucoup de semi produits provenant de pays différents et nombreux; problème de la nationalité du produit fini.

c/ les types de balances

Ce sont les instruments de mesure des flux.

3 positions:

- excédentaire (exports > imports)

- équilibrée

- déficitaire (exports < imports)

1/ balance commerciale

Désigne les flux de marchandises.

2/ balance des services

Mesure les flux d'argent transnational lié à la vente, l'achat de services.

3/ balance des invisibles

Compte l'ensemble des services et y ajoute les revenus de transferts internationaux.

Lié au capital envoyé par les émigrés, l'aide internationale,...

4/ balance des transactions courantes

Regroupe les 3 balances précédentes.

5/ balance des paiements

Regroupe la balance précédente et les flux de capitaux.

Son solde est toujours nul.

d/ conclusion

Incertitude des statistiques à l'échelle mondiale.

35% du CI y échappe (pirates, problèmes de calcul, abolition de la déclaration douanière en CEE.

c. évolution générale du CI depuis les années 1950

1. évolution depuis les 30 glorieuses

Depuis les années 50, croissance explosive du CI.

valeur 5 24 en $

volume 5 5

services 5 10

Les flux du CI ont augmenté 2 5 plus vite que la production dans le monde.

Triple expansion:

- variété et quantité des flux

- nombre de pays concernés

- somme circulant

Mais les états ont réagi de façons différentes par rapport à ces flux.

Formation d'un système d'échange international: pas de pays en autarcie, quelques pays un peu fermés (Corée du Nord, Cuba).

Marge de croissance élevée: le CI représente 10 à 20% des échanges mondiaux (le reste se fait toujours au niveau national).

Enjeux financiers considérables: l'ensemble des échanges internationaux = valeur du PNB des USA (30.000 milliards $)

Le CI remplace la saturation des marchés, la hausse des flux manifeste la mondialisation de l'économie.

Années 50: système de la DIT (Division Internationale du Travail) qui permet aux pays industrialiser de se spécialiser dans la fourniture de produits industriels dont les matières 1ères sont fournies par le 1/3 monde.

Après: Remise en question de la DIT (apparition des NPI, les pays du 1/3 monde exportent des produits manufacturés.

2. évolution récente (depuis les années 1970)

Crise des 70 mais le CI augmente encore.

Croissance irrégulière.

Depuis 1982 le CI croit 2 5 plus vite que la production mondiale.

d. analyse structurelle et géographique des flux du CI

1. structure et nature des échanges

a/ à l'échelle planétaire, selon le type de produit

1/ prépondérance des produits manufacturés

3 types: représentent 3/4 du commerce mondial en valeur

- biens semi manufacturés (pièces détachées)

- biens d'équipement (machine et transport)

- biens de consommation (1/6 du CI)

Importance sans cesse en hausse, pourquoi ?

- internationalisation de + en forte des pays développés (les économies s'ouvrent)

- valeur ajoutée de + en + élevée

2/ faible part des produits agricoles et déclin

1963 12% du CI (en valeur)

1990 30%

La part relative n'a cessé de baisser car leur valeur augmente plus vite que celle des autres produits.

Détérioration des termes de l'échange: les cours stagnent ou baissent en valeur absolue.

La productivité a augmenté, donc les prix baissent.

3/ les produits extractifs (minéraux et combustibles)

Evolution instable:

avant 80 hausse liée au pétrole

après 80 baisse

1990 12% du CI

b/ selon les groupes d'états

1/ les pays développés

15 à 20% de la population mondiale.

Prépondérance des produits industrialisés à l'exportation (mais aussi à l'importation: flux croisés).

France 80%des produits pour export

USA 85%

Japon 99%

2/ les PVD

DIT: fournissent les matières 1ères et sont un débouché marginal pour les pays riches et leurs produits.

Dépendance des PVD pour les produits de base à l'export.

ex: Nigeria pétrole (90% des ressources)

Mauritanie fer (90% des exports)

Ces monoexportateurs sont très fragiles car dépendent selon les années de la valeur de la valeur bien.

- marché source de spéculation

- marché dominé par les acheteurs (par les Bourses et les FMN)

Maintenant, changement

1965 PVD = 5% du CI

1990 20%

Lié au décollage économique de certains pays (ex: Asie), effort d'industrialisation.

Mais marginalisation de certains continents (Afrique) et pays (les PMA: Pays les Moins Avancés).

47 PMA = en 1990 0,3% du CI

en 1960 2,5%

2. structure géographique des échanges

a/ polarisation des flux à l'échelle planétaire

- Le CI est polarisé par les pays industrialisés

¼ de la population = 2/3 du CI

- Le CI montre les rapports de domination dans le monde.

Centre = pays les plus importants

Périphérie = pays dominés

- Les pays industrialisés dominent les produits industriel, extractifs et agricoles.

- Il existe des flux de commerce intrarégionaux à l'échelle continentale (ex: l'ALENA)

b/ quels sont les grands pôles (les membres de la triade)

1/ l'Europe de l'Ouest (50% du CI)

Flux intra CEE en hausse grâce à un processus de libre échange et d'unification.

Mais comme la tenue des registres est supprimée, du point de vue des statistiques, les échanges disparaissent.

2/ l'Amérique du Nord (¼ de la production mondiale)

Le 1er pays pour le CI

Mais 2 5 moins que la France selon le nombre d'habitants

Déséquilibre des flux: imports > exports, mais les USA ont des revenus cachés (bénéfices à l'étranger des FMN)

3/ l'Asie orientale (9% du CI)

Excédents commerciaux en hausse (50% vient des USA)

Montée en puissance de l'Asie de l'Est: les NPI (4 dragons + 3 tigres = 12% du CI)

Marché intérieur protégé.

e. conclusion

Le CI montre les inégalités dans le monde: domination des pays développés.

Mais remise en cause de ses bienfaits, contestation de la théorie libérale de Ricardo et Smith:

- le CI doit se développer car il fourni à chaque pays un avantage en l'obligeant à se spécialiser dans une gamme de produits dans laquelle il exelle et qu'il va vendre aux autres pays. Le marché mondial est dominé par la compétitivité la + forte. Enrichissement de tous les pays y participant car les prix sont les meilleurs.

- or il y a des inégalités entre les pays

La complexification des flux fait que le CI échappe aux états et aux statistiques.

Le SMI

a. introduction

Définition:

C'est l'ensemble des règles et institutions qui ont pour objectif de contrôler ou harmoniser les flux et les mouvements monétaires à l'échelle mondiale.

Depuis la 2nde guerre mondiale, passage d'un système stable à une grande instabilité monétaire.

Les flux monétaires:

- contrepartie de biens et services vendus

- flux spéculatifs

- flux de capitaux correspondant aux investissements à l'étranger.

Depuis 1945 le FMI contrôle les flux et établi des conditions monétaires pour des changes stables.

b. étude du SMI de 1945 à 1970

1. mise en place, à la fin de la 2nde guerre mondiale

Avant la 2nde guerre mondiale, la crise des années 30: grand désordre monétaire, nombreuses dévaluations et guerres commerciales mettant à bas tout système de CI.

Juillet 1944: accords de Bretton Woods:

Les USA convoquent 44 pays pour réorganiser un SMI.

2 principes adoptés:

- libre échange maintenu et élargi au monde entier

- $ monnaie étalon

2. caractéristiques

a/ principe de la convertibilité

La référence pour toutes les monnaies est l'or (Gold Exchange Standard)

Convertibilité seulement entre les banques centrales par le $ (pas de transport d'or).

b/ principe de la stabilité des monnaies

Les parités sont fixes, le $ exprime le taux de change par rapport à l'or (fixe).

Petite marge possible (1 à 1,5%) mais les banques centrales interviennent si dépassement: dévaluation, réévaluation.

Pas de marché ni de spéculation.

3. fonctionnement

a/ rôle de mutuelle des banques centrales

Le FMI peut aider ses membres en cas de difficulté par des prêts fournis par les autres membres dont la monnaie est forte a des taux moins élevés que sur le marché.

3 limites cependant:

- prêts proportionnels a une côte part versée chaque année

- remboursement sur 5 ans maximum

- prêts soumis à décision du directoire du FMI (nommé par ceux donnant le +: USA, 20% des voix)

b/ rôle de gendarme

Droit d'intervention à l'intérieur des affaires publiques du pays demandeur de prêt.

Seul pays sans contrôle: USA.

c. l'instabilité monétaire depuis les années 1970

1. effondrement du système de l'étalon de change or

Il stabilise les taux mais entraîne une dépendance sur la situation des USA.

- Avant: situation économique florissante.

- A partir des années 60, dégradation de la situation des USA (aggravation des déficits), alors les USA distribuent une partie de leur stock d'or en échange de $ et s'associent avec les pays occidentaux (pool de l'or) afin que les banques centrales ne demande pas le remboursement en or des $ investis dans les pays.

- Fin des années 60, situation délicate des USA (guerre du Vietnam)

- 1970, au déficit du budget s'ajoute le déficit de la balance commerciale.

- 1971: série de mesures marquant l'abandon des parités fixes aux USA. Le $ n'est plus convertible en or et est dévalué. Les occidentaux laissent flotter leur monnaie.

- 1973, $ dévalué de 10% sans consultation des partenaires.

- 1976: accords de Bretton woods: abandon officiel du système.

2. les caractéristiques de la situation depuis 1976

a/ le FMI

2 évolutions du FMI:

- perte du rôle de surveillant des parités monétaires

- renforcement du rôle d'organisme de prêts internationaux

1969: Le FMI se dote d'une unité de compte: le DTS (Droits de Tirages Spéciaux).

C'est un système d'autorisation pour les banques centrales des pays emprunteurs de se procurer des devises auprès de banques centrales de pays prêteurs (ayant une masse de devises élevée).

La valeur des DTS est fixée sur 5 monnaies principales: $, FF, £, ¥ , mark. Pas de valeur fixe.

Le FMI garantie au prêteur le remboursement de la dette et au demandeur de trouver des prêteurs.

Problème du surendettement des pays du 1/3 monde: le FMI applique une politique d'ajustement structurel (supprimer les dépenses superflues, augmenter les recettes (exporter). Mais conséquence de mal développement: les cultures vivrières sont devenues cultures d'exportation.

b/ les changes flottants

1/ domination du $

En principe la monnaie étalon n'existe plus.

En réalité, domination du $ sur les transactions internationales (41% du CI)

Causes:

- marché américain = marché modèle dans l'optique libérale.

Marché attirant les placements, donc forte demande. De plus, contrôle très faible, fiscalité attirante pour les placements.

- hausse constante de la demande mondiale en $

Lié à l'explosion des flux financiers; beaucoup de $ n'ont aucun lien avec les USA (ex: les eurodollars), et ces "xénodollars" sont alimentés par les américains eux-mêmes par le mécanisme des déficits (USA utilisent $ pour payer leurs dettes).

2/ instabilité des parités monétaires

La valeur du $ est passée de 1 à 2 dans les années 80.

C'est un facteur de risque pour les exportateurs.

Le marché est incontrôlable car trop de variables:

- les USA attirent les capitaux donc la valeur du $ augmente

- les fondamentaux des pays (ex: taux d'accroissement de l'économie) sont liés au dynamisme du pays, aux taux d'inflation

- les facteurs psychologiques et politiques

c/ les conséquences des changes flottants sur l'économie mondiale

1/ sur les états

- pauvres

Les recettes du CI dépendent directement de la valeur de la monnaie des pays du Nord (les cours de leurs biens y sont fixés), donc il est impossible de faire des projets à long terme.

- riches

Augmente le degré de dépendance.

ex: facture énergétique en $.

2/ sur les entreprises

C'est un risque supplémentaire important.

Pour le réduire: système de couverture monétaire (fixer une parité différente des variations du marché à terme) mais c'est parfois impossible.

Représente un coût supplémentaire.

En plus, si l'état sous évalue alors sa monnaie, risque de délocalisation des entreprises.

3/ à l'échelle mondiale

Entraîne des spéculations (95% des flux) car depuis 1980 l'ensemble du marché est devenu libéral.

L'informatique rend possible la création de marchés interconnectés: naissance d'un système financier global.

d. conclusion

- Désordre monétaire actuel:

Enrichissement artificiel lié à la spéculation financière; endettement des ménages alors que les taux d'intérêt sont élevés, dette de l'état détenue par des capitaux internationaux.

- Système déconnecté de la réalité:

De moins en moins de capitaux pour les investissements réels, de + en + pour la spéculation = souffrance de l'industrie.

Multiplication des capitaux non fixes favorisent les paradis fiscaux = délocalisations + extension des trafics.

L'organisation du libre échange et la lutte contre le protectionnisme: le GATT et l'OMC

a. introduction

La croissance du CI nécessitait des structures d'encadrement: une règle du jeu et des échanges mondiaux dont le but est de réduire au minimum le protectionnisme.

De 1945 à 1995, l'organisme responsable fut le GATT.

Il apparaît comme le garant de l'ordre capitaliste, évite le retour au désordre commercial et monétaire.

Ses principes:

- la liberté de commerce

- l'ouverture totale au CI

Aujourd'hui, l'OMC contrôle les ¾ des échanges internationaux (reste: commerce bilatéral).

L'OMC compte environ 120 pays.

b. l'OMC et l'ex-gatt

1. les origines

Depuis 1945 le GATT est en réalité un accord par défaut, un simple traité de commerce signé en 1947 par 23 pays, il est provisoire.

Causes:

- la guerre

- puissance trop élevé des USA

* les alliés craignent une inondation de leur marché par les produits américains

* les USA ne veulent pas perdre leur souveraineté

Mais en 1948, les accords de La Havane pour une organisation internationale du commerce ne seront pas ratifiés par les USA: le GATT restera.

2. les structures

Le GATT n'est donc pas une organisation internationale mais un forum de négociation auquel participent des parties contractantes (=/= membres).

Le 01/01/1995, l'OMC remplace le GATT, mais ne change pas sa structure, mais comme les USA l'ont ratifié, c'est une institution internationale.

Caractéristique: faiblesse de la bureaucratie

Volonté de maintenir des structures légères, une institution flexible.

Le siège de Genève n'emploie que 400 personnes pour faire respecter les décisions prises par les états membres.

3. les institutions

a/ la conférence ministérielle

Organe suprême de l'OMC.

Réuni l'ensemble des représentants des différents pays membres (1 fois tous les 2 ans).

Rôle: nommer un directeur général de l'OMC.

b/ le conseil général

Chargé de contrôler le bon fonctionnement des accords et de faire avancer les négociations qui traînent.

3 groupes de domaines de négociation:

- le CI des marchandises: le GATT

- le CI des services: le GATS

- le CI des droits de propriété intellectuelle: les TRIPS

c/ les comités spécialisés

Assistent les conseils généraux.

Réunissent des experts internationaux pour trancher sur les questions pointues.

d/ l'ORD (Organisme de Règlement des Différends)

Règle les conflits commerciaux dans l'OMC, il n'existait pas avant.

e/ le MEPC (Mécanisme d'Examen des Politiques Commerciales)

Contrôle que chaque état a des principes en conformité avec ceux de l'OMC.

f/ le directeur général

Nommé par consensus.

Intervient dans l'ORD.

c. les principes et les règles dans les négociations

1. les principes généraux

Tirés du libéralisme (Ricardo).

Les statuts de l'OMC sont ambitieux, ils dépassent le fait de commercer: croissance des revenus réels, plein emploi, utilisation des ressources mondiales.

Les moyens: lutte contre les obstacles au libre échange (les droits de douane) pour aboutir à une ouverture totale du marché.

2. les règles de fonctionnement

a/ les obligations fondamentales

1/ la clause de la nation la plus favorisée

Oblige chaque pays membre qui accorde à un autre pays des tarifs douaniers abaissés à étendre ses tarifs à l'ensemble des pays membres de l'OMC.

Passage accord bilatéral à accord multilatéral.

2/ la clause du traitement national

Un produit importé ne peut pas être mis sur le marché national à condition moins favorable que celle d'un produit national: tous les marchés seront concurrentiels et à égalité.

b/ le code de conduite à respecter

1/ interdiction d'utiliser des mesures de restriction quantitatives aux échanges (quotas)

Interdit toutes mesures d'avantage aux exportations.

2/ application constante du principe de réciprocité

- engagement de ne pas augmenter les droits de douane, ils sont "consolidés".

- les cas de dérogation:

* quand une industrie ne peut soutenir la concurrence internationale

* quand elle est menacée d'extinction

- mais en cas de hausse, obligation de proposer des compensations sur d'autres secteurs pour que l'ensemble des tarifs ne soit jamais inégal

- en cas de baisse des tarifs douaniers, les pays qui en bénéficient doivent proposer des baisses équivalentes dans d'autres secteurs

c/ l'acceptation des procédures de négociation en cas de conflit

1/ les contraintes

- engagement à ne pas prendre de mesures unilatérales de rétorsion en cas de conflit

- respect de la procédure de négociation

- respect des décisions prises

2/ les étapes en cas de conflit

- demande de consultation dans l'OMC entre le plaignant et l'accusé: règlement à l'amiable

- intervention du directeur général pour organiser une conciliation

- procédure + lourde:

* constitution d'un groupe spécial d'experts et de membres du conseil général chargé du dossier

* rédaction d'un rapport examiné par l'ORD

* arbitrage rendu. 2 cas:

acceptation des parties: application

contestation: appel, puis ultime arbitrage rendu par un comité spécialisé

* les mesures qui découlent de l'arbitrage sont impératives et appliquées par tous les membres (sinon versement de montants compensatoires, voire exclusion de l'OMC)

3. les limites à l'action de l'ex-GATT et OMC

a/ les héritages du GATT

1/ les produits qui échappent aux règles communes

Tous les produits agricoles et les services depuis le GATT.

Depuis 1961, accord particulier "multi fibres" (AMF) pour la protection des industries textiles des pays développés de la concurrence des pays dont la main d'œuvre est bon marché (Chine, Inde, Bangladesh) par l'instauration de quotas (même si interdit par le GATT)

2/ les pays qui échappent aux règles communes: les PVD

Représentent les 2/3 de l'OMC.

Peuvent échapper à la clause de réciprocité (envers les pays développés): aide au développement et protection des industries naissantes.

de plus, les PVD peuvent s'accorder des avantages sans en faire profiter les pays développés.

3/ les zones de libre échange et d'union douanière

Application de tarifs discriminatoires tolérés par l'OMC.

Leur multiplication permet une baisse des tarifs internes.

4/ les pays temporairement exemptés car en situation d'urgence

Quand un pays est menacé de disparition dans un secteur industriel.

Quand très grand déficit commercial.

b/ les limites par défaut du GATT

1/ existence de mesures de protectionnisme caché

ex: normes techniques (Japon, Allemagne), mesures administratives (Japon, France), subventions indirectes aux exportations (zones franches),...

Représentent un coût supplémentaire pour les exportateurs.

2/ les accords d'autolimitation

ex: accords limitant le nombre de voitures japonaises sur le marché français.

Toléré car ce sont des pays puissants qui le font.

Représente 10% du CI.

4. bilan de l'action de l'ex GATT: les grandes conférences tarifaires

a/ les cycles de négociation jusqu'à l'Uruguay Round

1/ introduction: les cycles de négociation

Ce sont des négociations multilatérales entre groupes de pays dont les accords se font par consensus et dont le but est de faire avancer le libre échange.

Chacun des 8 cycles porte un nom (lieu ou personne).

2/ les 3 périodes

- 1945 - fin 1950

4 cycles courts, les mesures appliquées le sont dans un grand nombre de domaines et facilement, d'où 47.000 négociations.

- 1960

Cycles plus longs car opposition commerciale USA-CEE car intérêts différents.

Négociation la plus importante: le Kennedy Round (4 ans) sur une baisse de 35% des droits de douane et les mesures anti dumping.

- 1970 - 1980

2 cycles.

Tokyo Round pour:

- un abaissement de 34% des droits de douane

- un accord sur l'adoption d'un code de bonne conduite destiné à clarifier les règles de compétition mondiale (subventions, normes)

- un arrangement provisoire dans le domaine de l'aviation et certaines productions agricoles

b/ enjeux et résultats de l'Uruguay Round

1/ enjeux généraux, les acteurs

- les enjeux

- l'extension des règles du GATT à des produits échappant au libre échange (agriculture, services, textiles, propriété intellectuelle)

- combattre les nouvelles formes de protectionnisme (zones grises)

- les acteurs: les USA

Veulent accroître leurs exportations pour ralentir leur déficit commercial.

Agressivité contre le protectionnisme (CEE, Japon)

2/ enjeux des 3 dossiers majeurs

- le dossier des services (pays développé - PVD)

Les pays développés veulent démanteler les barrières protectionnistes des PVD sur les capitaux, le tourisme international et les transports internationaux.

Les USA sont les plus agressifs car ce sont les 1ers exportateurs de services et que ceux-ci ont un taux de croissance rapide (profits importants).

- le dossier de l'agriculture (entre pays développés: CEE et USA)

Pourtant l'agriculture ne représente que 12% du CI.

Mais elle représente un ensemble de législations complexes ayant pour but de protéger l'agriculture européenne des prix du marché (+ faibles) pour fournir un niveau de vie correct par le biais de subventions.

Les USA, qui se sentent lésés car la CEE taxe les importations agricoles externes et subventionne les agriculteurs européens.

De plus, l'agriculture est un enjeu politique:

- à l'échelle nationale, c'est une force pour les élections

- à l'échelle internationale, le marché est dominé par les USA et la CEE, donc la vente de ces produits est un moyen de pression (dépendance alimentaire)

Les USA veulent reconquérir des parts de marché en exigeant des européens de baisser leurs subventions, et augmenter leurs exportations en exigeant une baisse du quota dans le secteur des céréales.

Les résultats:

- la CEE limite ses aides (entraîne une baisse des prix)

- la CEE permet une baisse des exportations

- le dossier des textiles (pays développés - PVD)

- pour les pays développés

Fin de l'AMF qui limite les importations des PVD dans les pays développés. La CEE a un déficit dans le textile, et 3 millions d'emplois sont en jeu.

- pour les PVD

Accès aux marché solvables et fin de l'AMF. Mais les PVD ne sont pas tous unis: certains ont de fortes subventions.

3/ résultats et conséquences

- les accords

* le dossier de l'agriculture

- victoire de la CEE

* PAC conservée

* ouverture des marchés limitée

* long délais pour la réduction des subventions aux agriculteurs

- victoire des USA

* baisse des droits de douane de 36% sur les produits agricoles

* baisse des exportations européennes sur le marché mondial d'1/5

* promesse future de l'abolition totale des barrières protectionnistes (agriculture incluse dans les futures négociations de l'OMC)

* le dossier du textile

Démantèlement de L'AMF sur 10 ans.

Engagement des PVD à ouvrir leur propre marché (intéressant pour les pays qui vont se développer) et à lutter contre la contrefaçon.

* le dossier des services

Acceptation de continuer à négocier dans l'OMC.

- les dossiers non réglés

* le dossier des transports maritimes

Echec de la libéralisation due aux USA et Japon pour raison fiscale.

Mais continuation des négociations.

* les services financiers (CEE et USA contre PVD)

Continuation des négociations.

Accord provisoire et partiel (n'inclus pas les USA)

* l'audiovisuel, les services culturels, les télécommunications

Accord minimal: l'audiovisuel n'entre pas dans le cadre de la libéralisation et déréglementation.

* l'aéronautique

Accord provisoire pour éviter une guerre commerciale entre Boeing et Airbus.

* l'acier

Echec complet du aux USA.

- le bilan global

* sur l'action du GATT

Bilan positif dans l'optique commerciale: il a sans cesse étendu les limites du libre échange.

- plus de membres (30 en 1947, 111 en 1990)

- abaissement considérable des tarifs douaniers (40% en 1947, 4% en 1990)

* la création de l'OMC

Efficacité lié au mécanisme de sanction.

Elargissement de son champ d'action à d'autres domaines.

Futures compétences à développer:

- les relations entre CI et environnement

- problème d'une cause sociale au CI

c/ conclusion

1/ les tenants du libre échange

Le commerce est un enjeu de progrès de la démocratie.

2/ les détracteurs du libre échange

- domination des pays riches au détriment des PVD renforcée (avis mineur dans les négociation)

- le facteur du désordre monétaire n'est pas pris en compte (peut fausser la concurrence)

- la dimension sociale du CI n'est pas prise en compte (commerce = emplois), la délocalisation exploite la main d'œuvre dans les PVD et augmente le chômage dans les pays industrialisés

- l'environnement n'est pas pris en compte